Vivre en Provence

La Provence est une essence, un concentré subtil de paysages très variés. La nature et les hommes, par leur travail, ont fait de ce pays une mosaïque de territoires ayant chacun un caractère singulier bien affirmé. Au sein d’un climat doux, mais sans mollesse, a prospéré une culture qui allie l’enracinement terrien aux raffinements de la civilisation urbaine gréco-latine.

© Serge Panarotto

© Serge Panarotto

Plateau des Claparèdes. Luberon. Vaucluse.

Plateau des Claparèdes. Luberon. Vaucluse.

De tous temps, la Provence fut belle, rebelle et… insolente. Tous ceux qui crurent l’avoir conquise finirent par succomber à ses charmes. Sa beauté a été chantée par les poètes et exaltée par les peintres et les écrivains ; mais, cette beauté n’est jamais moyenne, jamais mièvre, elle garde toujours quelques aspérités, quelques aspects insolites, quelques secrets qui la rendent plus désirable encore.

Bordée au sud par la mer Méditerranée, à l’ouest par le Rhône, ses limites nord et est ont fluctué au cours de l’histoire. Si l’on s’en tient à l’ancien comté de Provence, on peut tracer une ligne qui part de Bollène, dans le nord du Vaucluse, passe par Sisteron, inclut Digne et ses environs, rejoint le fleuve Var, puis redescend avec lui vers la Méditerranée.

Calanque d'En Vau. Entre Marseille et Cassis. Bouches-du-Rhône.

Calanque d’En Vau. Entre Marseille et Cassis. Bouches-du-Rhône.

De nos jours, les Alpes du sud (pays de Gap et de Briançon), qui appartenaient à l’ancienne province du Dauphiné, ont été incorporées à la région. Sur sa frange est, une partie de territoire, entre l’Esterel et Nice, a été rattaché aux Alpes-Maritimes et fait désormais partie de la Côte d’Azur.

Géographiquement et culturellement, on peut délimiter quelques sous ensembles :

• La Provence rhodanienne comprend la riche vallée du Rhône et le Comtat Venaissin. À l’embouchure du fleuve, la Camargue, du fait de son originalité et de sa forte personnalité, mérite une attention particulière.

• La Provence intérieure, celle du roi René et de Frédéric Mistral, englobe le pays d’Aix, les Alpilles, la Crau, le sud du Luberon et, à l’est, les environs de Brignoles.

• La Provence littorale, avec ses villes port, Marseille et Toulon, et son chapelet de stations balnéaires, court de la Côte Bleue aux rivages des Maures et de l’Esterel.

• L’arrière-pays varois est partagé entre vignes, collines et hauts plateaux calcaires.

• Les Alpes de Provence, pays de moyennes montagnes environnant les villes de Sisteron et de Digne, sont soumises à la double influence méditerranéenne et alpine qui fait la richesse de leur faune et de leur flore.

• Les Hautes-Alpes, montagnes coupées de vallées, sont hérissées de sommets allant de 2000 à près de 4000 m d’altitude.

Chacun de ces territoires, recèle des sites naturels exceptionnels ou remarquables, des curiosités géologiques et des trésors botaniques.

Cucuron. Vaucluse. Vue vespérale.

Cucuron. Vaucluse.

À la tête de chacune de ces régions, il y a une ville, quelquefois deux, au caractère singulier, fort, doté d’un patrimoine monumental et culturel souvent marqué par une période particulière de l’histoire. Le long du Rhône, Arles et Avignon se disputent la prééminence. Arles la romaine fut un temps capitale des Gaules. Avignon, ceinte de remparts, est fière de son palais des Papes et orgueilleuse d’avoir été, au XIVe siècle, le centre de la Chrétienté. Vers l’intérieur, Aix-en-Provence fut capitale du Comté et tire son rayonnement de ses hôtels particuliers Grand Siècle, de ses fontaines et de son festival d’art lyrique. Sur la côte, Marseille, fondée 600 ans avant notre ère, premier port de la Méditerranée, a connu son apogée à l’époque coloniale. Son petit peuple a développé une culture si typique qu’elle a inspiré la littérature, le théâtre et le cinéma.

Les petites villes et les campagnes ne sont pas en reste. Quelle que soit la route que vous prenez, partout vous découvrirez des traces de la Rome antique, des églises remarquables, des abbayes, des chapelles, des châteaux, des jardins, des ponts, les moulins, des fontaines… Les édifices, monumentaux ou humbles, classés Monuments historiques ou simplement dignes d’intérêt, sont innombrables.

Montagne Sainte-Victoire. Bouches-du-Rhône.

Montagne Sainte-Victoire. Bouches-du-Rhône.

La Provence, ce n’est pas que le soleil, la plage, les loisirs faciles, les festivals d’été et un certain art de vivre et de se laisser vivre.

Ce pays magnifique aux territoires contrastés, au climat agréable et à l’histoire bi-millénaire a développé une identité forte, une culture toujours réaffirmée et un art de vivre fondé sur la convivialité.

De sa longue histoire, et de son indépendance passée, la Provence a gardé un caractère fier et le sentiment d’appartenir à un vrai pays. Sa langue d’origine – la langue d’Oc – et la culture latine ont façonné la façon de penser et le mode de vie de ses habitants. Ici, malgré la pression vers l’uniformité de la société contemporaine, les traditions sont bien enracinées et les fêtes toujours vivaces.

Festival d'Avignon.

Festival d’Avignon.

Les arts et la culture, qu’ils soient anciens ou contemporains, y trouvent un terrain fécond pour croître et se développer. Ses atouts naturels, entre mer, campagne, collines et montagnes, permettent la pratique de tous les loisirs, qu’ils soient familiaux ou sportifs.

Au XXe siècle, ses paysages si variés, la luminosité de son ciel, la douceur de son climat, le caractère amène des provençaux, oscillant entre vivacité et nonchalance, ont attiré d’abord des visiteurs et des artistes, puis des touristes en masse et, enfin, de nouveaux résidents.

Danse des cordelles. Les Saintes-Maries-de-la-Mer.

Danse des cordelles. Les Saintes-Maries-de-la-Mer.

Le littoral s’est développé, les arrière-pays revivent, la prospérité économique est installée, mais, si ce pays veut garder les atouts qui ont fait son succès et conserver son âme, il doit désormais préserver son environnement, sa culture propre et gérer son développement avec prudence.

A voir aussi : Provence, nature, patrimoine et art de vivre

 

Une réflexion sur “Vivre en Provence

  1. Pingback: Provence : pourquoi les néo-provençaux vivent mieux la Provence que les locaux ?

Laisser un commentaire